La méditation de pleine conscience pour prendre soin de sa santé.

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La Méditation pleine conscience entraîne une baisse de la glycémie à jeûn chez les personnes en surpoids

Une étude publiée très récemment dans la revue internationale Obesity, a montré que dans un groupe de femmes en surpoids, la participation à un cycle MBSR était associée à des réductions du stress et du taux de la glycémie à jeûn, et ce, de façon supérieure à des cours traditionnels d’éducation à la santé.
Pour étudier les effets de la pleine conscience, les chercheurs de l’Université Penn State ont assigné au hasard 86 femmes en surpoids ou obèses (indice de masse corporel ou IMC supérieur à 25kg/m2) pour recevoir huit séances hebdomadaires de réduction du stress basée sur la conscience (MBSR), enseignées par un(e) instructeur (instructrice) professionnel(le), ou une éducation générale à la santé, enseignée par un(e) diététicien(ne).
Le groupe MBSR a appris à utiliser les techniques de pleine conscience pour répondre au stress. Le groupe d’éducation à la santé a reçu des informations sur l’alimentation, l’exercice, les problèmes de santé liés à l’obésité et la gestion du stress en général.
L’objectif des séances n’était pas d’aider les gens à perdre du poids, mais à réduire le stress et les problèmes de santé liés au stress.

Dans ce sens, la mindfulness a mieux fonctionné: après huit semaines de formation et huit semaines supplémentaires de pratique à la maison, les scores de stress perçu pour les femmes dans le groupe MBSR ont diminué de 3,6 points depuis le début de l’étude sur une échelle de 10 points, par rapport à seulement 1,3 point pour les femmes dans le groupe de l’éducation thérapeutique.
Les deux groupes ont connu des améliorations au niveau de l’humeur,  de la détresse psychologique et des problèmes liés au sommeil.Mais seul le groupe MBSR a vu une diminution du taux de la glycémie à jeûn.
Les chercheurs ont également testé les femmes pour d’autres résultats sur la santé: poids, indice de masse corporelle, circonférence de la taille, pression sanguine, insuline à jeun, cholestérol, marqueurs inflammatoires et niveaux d’hormones de stress, mais ils n’ont vu aucun changement significatif pour ces mesures, dans l’un ou l’autre groupe .
Pourtant, la diminution de la glycémie pourrait être suffisante pour avoir des conséquences réelles sur la santé, rapportent les auteurs de l’étude. Alors qu’ils ne demandent pas aux femmes de signaler quoi ou quelle quantité elles ont mangé, ils émettent l’hypothèse que «une attention accrue aurait pu rendre plus facile pour le groupe MBSR de respecter les règles d’alimentation et d’exercice que nous leur avons données», ont-ils écrit dans l’article.
Seulement 71% des participantes à l’étude ont terminé les séances de formation de huit semaines (MBSR ou éducation par le diététicien) et seulement 62% ont adhéré à la recherche pendant les 16 semaines, ce qui réduit la solidité des résultats. Mais les auteurs ont écrit que la plupart des « décrocheurs » étaient dans le groupe « éducation pour la santé », qui «prouve que les propositions thérapeutiques actuelles sont inefficaces ou peu attrayantes pour les patients».

Le fait que plus de femmes ont effectué dans sa totalité le MBSR, comparé  au programme d’éducation à la santé (83% contre 59 %) « met en valeur la faisabilité et l’acceptabilité du MBSR chez les femmes souffrant de surpoids ou d’obésité », ont-ils ajouté.

D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer les mécanismes par lesquels le MBSR peut faire diminuer la glycémie à jeûn chez ces patientes, et pour voir si cet entraînement de l’esprit effectué sur des périodes plus longues entraîneraient des bénéfices sur la santé encore plus importants et durables. « Si, comme l’indique notre étude, le MBSR réduit la glycémie chez les personnes souffrant de surpoids ou d’obésité, alors cela pourrait être un outil efficace pour prévenir ou traiter le diabète de type 2 », ont-ils écrit.

Lien vers l’article scientifique

Grégory Baptista

Médecin spécialisé en médecine interne et gériatrie, également psychothérapeute, et instructeur de programmes MBSR et MBCT, fondateur et coordonnateur du Centre de Mindfulness de Montpellier, enseignant au Diplôme Universitaire « Méditation & Santé » de la Faculté de Médecine de Montpellier-Nîmes.