La méditation de pleine conscience pour prendre soin de sa santé.

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La méditation de pleine conscience recommandée en 1ʳᵉ ligne dans le traitement de l’anxiété dans le journal de la Société Américaine de Médecine. À quand ce positionnement en France?

Un article récemment publié dans le très reconnu et sérieux Journal de la Société Américaine de Médecine (JAMA) propose en 1ère ligne du traitement de l’anxiété la méditation de pleine conscience, au côté de l’exercice physique. En effet les auteurs favorisent ces approches, avant d’envisager d’utiliser des médicaments, en raison de leur faible coût et du faible risque d’effets secondaires, associés à un niveau de preuve scientifique élevé de leur efficacité.

Pourquoi cela serait important que les autorités sanitaires en France s’inspire de cet article?

117 millions de boîtes de benzodiazépines, une famille de médicaments prescrits contre l’anxiété ou comme somnifères, ont été vendues en 2015 en ville et à l’hôpital (contre 131 millions en 2012), selon un rapport publié mercredi 5 avril 2017 sur la consommation de ces médicaments, « la plus basse » observée depuis 2000. La proportion d’utilisateurs de cette famille de médicaments est en baisse de 5,7% en 2015 par rapport à 2012.

Si une décroissance continue semble amorcée depuis 2012, « cette diminution reste modeste et le nombre de Français consommant des benzodiazépines est encore trop élevé, en particulier dans la population âgée », explique l’Agence Nationale pour la Sûreté du Médicaments. En tête, les femmes qui en consomment le plus, quel que soit l’âge. Cette fréquence augmente avec l’âge et culmine chez celles qui ont plus de 80 ans.

La France se situe derrière l’Espagne au deuxième rang de la consommation des benzodiazépines en Europe, relève l’agence sanitaire. Les pays les moins consommateurs étant l’Allemagne et le Royaume-Uni (pour rappel, la méditation pleine conscience est remboursée en Angleterre).

La consommation de ces médicaments est loin d’être anodine. Ils peuvent en effet exposer à des risques d’ordre neurologique (somnolence, coma, convulsions, voire plus rarement amnésie) et psychiatrique (confusion mentale), ainsi qu’à des risques d’abus, de dépendance et de sevrage. Ils favorisent les chutes chez les sujets âgés. Ils accroissent également le risque d’accidents de la route et sont désormais tous classés au « niveau 3 » (pictogramme rouge), incompatibles avec la conduite automobile.

Autant de raisons qui justifient que les autorités françaises se penchent sérieusement sur l’intérêt de la pratique de la pleine conscience dans la prise en charge de l’anxiété, et de favoriser son essor dans un parcours de soins coordonné.

Sources:

  1. Stein MB, Craske MG. Treating Anxiety in 2017Optimizing Care to Improve Outcomes. JAMA.2017;318(3):235–236, lien vers l’article original
  2. Etat des lieux de la consommation en benzodiazépines en France, rapport de l’ANSM du 5 avril 2017, lien vers le rapport de l’ANSM
  3. article de l’AFP et de FranceInfo: http://www.francetvinfo.fr/sante/medicament/la-france-consomme-toujours-beaucoup-d-anxiolitiques_2132741.html

Grégory Baptista

Médecin spécialisé en médecine interne et gériatrie, également psychothérapeute, et instructeur de programmes MBSR et MBCT, fondateur et coordonnateur du Centre de Mindfulness de Montpellier, enseignant au Diplôme Universitaire « Méditation & Santé » de la Faculté de Médecine de Montpellier-Nîmes.