Selon une étude, des exercices de yoga pratiqués en pleine conscience pourrait réduire l’anxiété et la dépression ainsi que les troubles moteurs chez des personnes atteintes d’une maladie de Parkinson à un stage léger à modéré, et ceux de façon supérieure à un programme d’entraînement physique « classique ».
L’étude intitulée «Effets d’un yoga en pleine conscience versus des étirements et un entraînement contre résistance sur l’anxiété et la dépression chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson – Un essai clinique randomisé» a été publiée dans la revue JAMA Neurology en avril 2019.
Près de la moitié des patients atteints de Parkinson souffrent d’anxiété et/ou de dépression, et donc des interventions visant ces symptômes sont pertinentes. Des études antérieures ont montré que l’exercice physique pouvait être bénéfique pour la santé des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, notamment sur le plan physique. De même, il a été démontré que des approches « corps-esprit » – comme le yoga, la danse, le tai-chi, etc. – avaient des effets bénéfiques sur la santé physique. Ces exercices comportent également souvent une composante mentale, de sorte qu’ils peuvent également avoir un impact positif sur la santé psychologique des patients.
Pour étudier cela, les chercheurs ont recruté des personnes atteintes de la maladie de Parkinson de sévérité légère à modérée dans plusieurs centres à Hong-Kong. Tous les patients inclus pouvaient se tenir debout et marcher sans aide. Ceux qui étaient traités pour des troubles psychiatriques (par exemple, des patients prenant des antidépresseurs) ont été exclus.
Les patients ont été divisés en deux groupes: 71 ont participé à un programme de yoga de pleine conscience spécialement conçu pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson; et 68 ont participé à un programme d’exercices d’étirement et d’entraînement contre résistance. Les deux groupes, qui présentaient des caractéristiques démographiques et des caractéristiques cliniques initiales similaires, bénéficiaient d’une séance collective une fois par semaine pendant huit semaines.
Les participants des deux groupes ont présenté des améliorations similaires de leurs paramètres moteurs au cours de l’étude.
Seuls les patients qui ont participé au yoga de pleine conscience, en plus des améliorations physiques, ont montré une réduction significative des symptômes d’anxiété et de dépression, une perception d’une plus grande équanimité, et une amélioration de la qualité de vie en rapport avec la maladie. Ceux qui ont participé au groupe d’étirement et d’entraînement contre résistance n’ont montré aucun changement dans ces paramètres.
«Ces avantages étaient remarquables parce que les participants qui ont reçu l’intervention [de yoga] ont assisté à [en moyenne] seulement 6 sessions » (sur 8 prévues au total), ont écrit les chercheurs.
Ces résultats suggèrent que le yoga en pleine conscience chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, est une option de traitement efficace pour gérer l’anxiété et les symptômes dépressifs, ainsi que pour agir sur d’autres paramètres comme l’équanimité ou la qualité de vie, tout en améliorant les paramètres physiques en rapport avec la maladie.
Conclusion des chercheurs: «Considérant que la maladie de Parkinson n’est pas seulement une pathologie physiquement limitante, mais aussi au retentissement psychologique et émotionnel, les professionnels de la santé devraient adopter une approche holistique… ».